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2 janv. 2010

Natacha Koupcha, une DW russe de Tunisie

Natacha2.jpgLa Présidente de la Diaspora russe en Tunisie est une Distinctive Woman accomplie. J'ai eu la chance de la rencontrer récemment, chez elle dans la banlieue nord de Tunis. Et je peux vous dire que c'est un personnage au parcours de vie impressionant ...de ces femmes au tempérament énergique qui surmontent les aléas de la vie et conserve un appétit de vivre, une joie communicative et une profondeur, qui en fait désirer être son amie.
Je l'ai connue dans le cadre d'un reportage pour la revue Dary Magazine et j'ai donc eu la grande chance de la voir dans son univers, son appartement de ville, son petit bijou... car non seulement Natacha est une femme très active, mais elle est également une femme de goût.
Arrivée de sa Russie natale depuis plus de vingt-cinq ans, elle a réussi à créer un lieu personnel emprunt de réminiscences russes et de contemporanéités tunisiennes. Son appartement a une dominante terriblement russe, le rouge cerise et la cuisine en plein centre de la maison, car tomotifs russes.JPGut s'y passe et tout tourne autour de la convivialité en Russie. Les thèmes et motifs fleuris sont aussi une constante...Un leitmotiv de coquelicots et de roses agrémentent cet appartement si personnel. Je vous laisse la surprise de voir le reportage réalisé, ce jour là, dans le Dary Magazine n°4. Moi je veux vous parler de la femme et de la communauté qu'elle représente en Tunisie. Outre qu'elle soit parfaitement intégrée ici, parlant remarquablement bien le Tunisien, Natacha est parfaitement polyglotte, jonglant avec les langues avec aisance... Elle est professeure à la Faculté des Lettres de La Manouba. Et elle est un guide professionnel reconnu auprès de l'ONTT (Office National du Tourisme Tunisien). C'est une femme d'une grande culture qui puise dans ses racines un goût certain pour l'art et l'histoire et dans son parcours de vie, une expérience qu'elle met aux services de tous ceux qui l'approchent. Bien sûr ses étudiants mais aussi tous ses visiteurs russes qui depuis quelques années raffolent de la culture tunisienne et se souviennent des liens intimes que la Tunisie entretient avec la Russie par le biais de sa diaspora et de la grande influence qu'elle a eu dans les arts de la Tunisie.
Roubtzoff_femmesaufard.jpgCelles et ceux qui lisent ce blog depuis plus de deux ans se souviennent de mon intérêt pour l'art russe en Tunisie et savent combien le peintre Roubtzoff me passionne. Alors rencontrer une grande dame russe en Tunisie et qui plus est la Présidente de la Diaspora russe en Tunisie est un grand bonheur.
Peu de Français et encore moins de Canadiens connaissent cette histoire et c'est pourquoi, non seulement Natacha peut en parler avec passion mais aussi a écrit des guides culturels de la Tunisie en russe. Elle connait cette histoire partagée russo-tunisienne et en est la synthèse la plus réussie.
Mon ami Habib Kazdghli spécialiste des communautés de l'histoire de la Tunisie moderne et contemporaine, m'avait éclairé sur le sujet en m'offrant son recueil. Ainsi je le cite: "Cette communauté de réfugiés russes arrive à Bizerte en 1920. Elle est formée de marins de la flotte de la Mer Noire, ainsi que de leurs familles. De ce groupe estimé à 5000 personnes en 1920, il ne reste, à partir de 1925, qu'une petite communauté de 800 âmes, concentrée principalement à Tunis et à Bizerte".
selon Wikipedia : "Alexandre Roubtzoff, né le 24 janvier 1884 à Saint-Pétersbourg et décédé le 26 novembre 1949 à Tunis, est un peintre russe, naturalisé français en 1924, ayant essentiellement travaillé en Tunisie.
Élève d'Ivan Zionglinski et de Dmitry Kardovsky, lauréat de l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg (six grands prix), proche de la cour impériale des Romanov, il se consacre à la peintre d'intérieur jusqu'en 1914. Débarqué à Tunis le 1er avril 1914, Il expose au premier salon tunisien d'après-guerre puis à Londres (galerie Goupil) et à Paris (galerie Manuel et salon des indépendants de 1930).
Décédé à Tunis le 26 novembre 1949, il est inhumé au cimetière du Borgel à Tunis."
On peut donc en déduire que deux types de réfugiés ont formé la communauté Russe des années 20 à 56, les Anciens Russes Blancs des aristocrates et les marins coinçés. En tous les cas, les liens ne se sont pas arrêtés à la Grande Histoire, la petite histoire celle des gens ordinaires a pris le relais et je me souviens qu'une des soeurs de ma grand-mère des Palazzolo de Beja et Tunis avait eu un mari qu'elle adorait et dont elle était veuve un militaire russe, un Wolf...probablement un de ces marins de la flotte de la mer noire!
Plus récemment les liens se sont resserrés avec des mariages entre hommes tunisiens et femmes russes...l'une d'entre elle était Natacha, également veuve depuis.
Les français de Tunisie dont je suis un "vestige" ont écrit sur la diaspora des Aristocrates comme Etienne Burnet (1873-1960), médecin à la tête de l'Institut Pasteur de Tunis, qui a romancé l'histoire en écrivant Loin des icônes.
Or comme le Web est une source inépuisable de renseignements je vous invite à lire aussi... L'âme russe vue par un Français de Tunisie
Et si vous vous intéressez aux communautés en Tunisie, lire l'article d'Africultures Tunisie, des souvenirs en partage de Alessio Loreti
Et moi, je me promets de revoir Natacha pour en savoir plus sur la communauté d'Aujourd'hui et sur le "melting pot" en Tunisie et pour lui proposer de faire des soirées culturelles ensemble...et pourquoi pas organiser des conférences et ateliers ensemble.

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