Pages

13 janv. 2010

Ritournelles Tunisiennes

IMG_6033.JPG

Larguez les amarres
Pour d’autres rivages
D’autres chemins
D’autres amours

Partir sans retours
Vers des lendemains
Aux autres visages
Une nuit… toujours

Et au petit matin
Sans états d’âmes
Un baluchon a la main
Reprendre son chemin

Pour trouver la femme
Celle de nos pensées
L’unique ancrage
Le but du voyage

Un rêve insensé
Un futur partagé

Une vie d’harmonie
De calme et volupté

Un chemin à 2 mains
Un demain enchanté

Poète garde espoir
Ta nuit n’est pas si noire
Ton avenir t’attend
Sur ta route…un soir

IMG_5566.JPG

Si depuis fort longtemps
J’apprivoise la Nuit
Je me joue des soucis
Si depuis un moment
Je me livre à l’ennui
J’ai depuis quelques temps
Retrouvé le chemin
Du jour rempli de sens
D’une terre non vierge
Pour y poser mon cierge
D’une contrée mystique
Aux allures bibliques
Et aux chants bédouins
Un lieu si souvent rêvé
Mais jamais révélé
Un parcours révéré
Un vol initiatique
Une perte très loin
Une autre naissance
Un pas vers mon essence
Dont je vais prendre soin

Enfin !

IMG_5591.JPG

Quand tes larmes se seront étanchées
Quand tes souvenirs seront LÉGÈRETÉ
Quand tes jours seront INFINITÉ
Quand tes nuits seront SÉRÉNITÉ
Quant tes sourires seront illuminés
Quand tes mains seront calmées
Quand tes yeux seront l’Autre cherchés

Quand l’indifférence
Prendra la place
De la Souffrance

Quand ta voix oubliera le passé
Quand ton cœur ouvrira ses volets
Quand ton âme s’éveillera apaisée

Laisse toi Aimer

12 janv. 2010

Sourour Hadiji, la coiffeuse des Stars

propsourour2.gifDans le quartier vibrant d'Ennasr, tout près du Salon de Thé incontournable La Phalène, j'ai rencontré une femme d'affaires talentueuse qui possède un salon de coiffure et d'esthétique très couru par les Tunisiennes distinguées. Cette Business Woman est aussi une Distinctive Woman au parcours pas banal. En effet, Sourour a débuté sa vie professionnelle comme enseignante, mais très vite elle a compris que sa route conformiste n'était pas la meilleure et sa passion de la Beauté l'a entraînée vers ce qui depuis quinze ans l'anime: la coiffure et l'esthétique.

Sourour pratique avec succès depuis quinze ans son métier...Elle est installée à Ennasr depuis dix ans et son salon ne désemplit pas...Combien de fois, j'ai pu admirer les futures mariées venir se faire dorloter dans ce salon où on les prend en charge de la tête au pied...J'en ai même photographié certaines en particulier les coiffures sophistiquées élaborées par Sourour. L'Art de mettre en valeur les femmes, Sourour l'exerce à merveille, c'est d'ailleurs une de ses spécialités, le Relooking-Visagiste...sans compter la pause d'extensions de chevelure ou la pose de faux ongles.

Sourour a réussi parce qu'elle possède une personnalité rayonnante, mais également parce qu'elle est à l'affût de la nouveauté, curieuse et voyageuse infatiguable, elle participe à tous les congrès et séminaires d'esthétique. Les soins des cheveux la passionnent et elle n'a pas hésité à aller à Paris tout spécialement pour faire un stage en 2005 chez Jean-François Lazartigue, le spécialiste international en soins capillaires.

Sourour a su se créér une réputation grâce aussi à sa stratégie intelligente, celle de faire venir des coiffeurs étrangers talentueux qui amènent leur savoir faire, leurs coups de peigne magiques, en particulier les Coiffeurs libananais, dont raffolent les Tunisiennes. Il faut dire qu'ils apportent toujours une classe et un style, sans parler de leur beauté personnelle. Sourour renouvelle la présence de coiffeurs étrangers, ils sont Egyptiens, Turcs ou dernièrement italiens. En cela Sourour Hadiji est unique. Car si les clientes bénéficient de cet apport de professionnels étrangers, le personnel du salon suit ainsi des stages de formation permanente, ce qui est assez rare pour le signaler!

Mais l'originalité de Sourour ne s'arrête pas là car, amoureuse des voyages Sourour rayonne au travers du monde arabe en représentant des produits de soins capillaires comme Vitality's. Elle a été la première à introduire en Tunisie les traitements protéinés de Keratine pour le lissage des cheveux, une merveille. De son ancien métier, Sourour a gardé l'envie d'enseigner la coiffure...elle donne depuis des années des cours de coiffure en Lybie.

sabouha Souhour.jpgLa célébrité, Sourour l'a gagnée en devenant la coiffeuse et l'amie des Stars comme la libanaise Sabouha (sur la Photo) ou comme la star égyptienne Khaled Selim ou la chanteuse Folla, sans oublier les nombreux artistes tunisiens.

Elle a réussi à être reconnue elle même en faisant des interviews et des émissions de télévision comme sofiane Show ou Ahna Aka sur TV7. D'ailleurs Sourour avoue que les meilleurs moments de sa carrière, elle les doit à ses émissions, et d'ajouter elle les doit "à la satisfaction de mes clients", qui sont fidèles à son salon. Une clientèle selecte et classe composée exclusivement désormais des femmes, de très nombreuses Distinctive Women de Tunisie.

Sourour, quand on l'interroge sur son avenir professionnel, son visage s'illumine car c'est une battante, toujours pleine de projets; son ambition c'est de développer les soins capillaires et de lancer des produits dans tout le Maghreb et notamment sur le marché algérien. La Tunisie reste la plateforme de développement de son business. Vous allez-me dire mais en dehors de sa profession, Sourour a-t-elle des loisirs? Bien sûr, hormis les voyages, elle adore la musique, le chant et adore rencontrer les gens pour découvrir les autres cultures.

Sourour Hadiji, une Distinctive Woman ouverte aux autres mondes....

9 janv. 2010

Tourisme religieux en Tunisie et Pélerinage

Lors de mon premier voyage de retour en Tunisie, j’ai pris conscience de la force des lieux saints pour la piété populaire et pour leurs valeurs identitaires.
Ainsi les circuits de tourisme religieux existent en Tunisie, notamment pour les Juifs qui font le pèlerinage à Djerba. En effet le Haut Lieu du culte judaïque se trouve dans cette île de Djerba. Après la destruction du temple de Jérusalem en 586 avt JC, une diaspora se fixe sur l’île-jardin et cette communauté juive y bâti une synagogue, appelée la Ghriba. Il semblerait que cette installation se soit faite à l’époque de la création de Carthage. Toutefois de nombreuses vagues de peuplement se multiplient au travers des déportations et différents exodes. Le plus important a lieu en 1492 avec l’arrivée des communautés juives espagnoles et les arrivées se poursuivent au XVII et XVIIIe siècles en provenance d’Italie, d’Espagne et du Portugal.

La Ghriba (la Merveilleuse) est la plus vieille synagogue du monde même si l’édifice actuel est une reconstruction faite sur une pierre du temple de Jérusalem apportée avec piété par les membres de la communauté en fuite. Des 110 000 juifs que comptaient la Tunisie en 1948, il en reste 3500 environ dont le plus grand nombre vit à Djerba principalement dans deux villages, Hara Kbira et Hara Seghira. Le reste de la communauté s’est installée en Israël et surtout en France. Il est à noter que les Juifs Djerbiens ont conservé la liturgie originelle sans grande modification.

ce blog est protégé par un copyrightmedium_745Y171-2.3.gif

Le pèlerinage a lieu le 33e jour de la Pâque juive; il célèbre plusieurs saints : le rabbi Meyer et le rabbi Shiméon Bar Youhêr. Le premier serait un faiseur de miracles et le second l’auteur d’une centrale de la Tradition juive, Le livre des splendeurs ou Zohar. Les touristes juifs effectuant le pèlerinage en profitent pour aller sur les lieux de leur naissance et surtout cherchent à visiter les cimetières juifs où sont enterrés leurs ancêtres. Ce tourisme à la fois religieux et identitaire n’est pas à négliger. Si je le compare avec ce qui se passe au Maroc, autre pays du Maghreb qui avait une très forte population juive en son sein et qui renoue officiellement avec ceux-ci, on constate que depuis 1986 les tours religieux se sont multipliés.

Je lisais dans un livre universitaire « Les pèlerinages au Maghreb et au Moyen Orient. Espaces publics, espaces du public » édité par l’Institut français du Proche Orient àBeyrouth en 2005, sous la direction de Sylvia Chiffoleau et Anna Madoeuf, qu’au Maroc, le pèlerinage le plus célèbre est celui de Rabbi Yahya Lakhdar. Ce pèlerinage est ancestral puisqu’il « remonterait au temps d’Hadrien qui interdit aux Juifs toute pratique religieuse ».

L’article met en valeur combien ce temps du pèlerinage est « un espace de visibilité pour la communauté » juive du Maroc. Elle permettrait à celle-ci de défendre son enracinement dans cette terre marocaine et d’affirmer également sa marocanité. Ce pèlerinage de Rabbi Yahya Lakhdar est situé près de la ville de Casablanca. Le choix officiel des communautés juives du Maroc est celui d’attirer les juifs sépharades de la diaspora près d’une ville accessible aux personnalités étrangères dans le cadre d’un tourisme religieux organisé avec succès dès 1986. Depuis lors, chaque année a lieu ce pèlerinage dans lequel « la fête n’est jamais séparée du sacré). Chants judéo-arabes sur musique arabo-andalouse font bon ménage avec les gâteaux et l’eau-de-vie d’Israël. Et les pèlerins appellent le Saint à la guérison miraculeuse sur un rythme proche de la transe. Enfin ce pèlerinage donne lieu à un moment de mise aux enchères d’objets ayant pour vocation d’alimenter les caisses de charité envers les pauvres et la réfection des lieux saints.
medium_medium_Kubba.2.jpgÀ côté de ses pèlerinages juifs existent des lieux saints réappropriés par la puissance laïque sous forme de festivals. Ainsi j’ai visité près de Mornaguia un mausolée qui a été transformé en lieu festif en l’honneur du saint homme Sidi Ali Hattab. Ce lieu de sépulture du Marabout appelé Qubba, le 23 mai retentissait d’une musique assourdissante et je me frayais un chemin en compagnie de mon hôte au milieu d’une foule bigarrée de familles nombreuses venues pique niquer près de la tombe et faire quelques emplètes sur le marché en plein air installé à l’extérieur de la Zaouïa (établissement islamique autour du marabout). Un espace réservé au milieu d’un champ en face de la construction blanchie à la chaux devait servir à une Fantasia organisée plus tard dans la journée. Lorsque j’entrais dans la cour entourant le marabout, un nombre très important de femmes, toutes agglutinées à l’ombre des portiques, semblait attendre patiemment leur tour pour entrer dans la salle de prières et faire leurs vœux. Quelques enfants tentaient de revendre des fleurs sauvages cueillies sur le bord de la route. Mon accompagnateur m’expliquait que ce lieu traditionnel avait été transformé en un festival le 23-24 mai de chaque année.

medium_festival.jpgJe n’en sus pas plus jusqu’à ce que je lise, de retour au Québec, le livre mentionné plus haut et dans lequel j’ai découvert un chapitre sur un lieu similaire en Tunisie centrale en l’honneur d’un saint local Sidi Amor Bou Hadja. Ce lieu saint, lui aussi a été intégré dans une structure festive plus large, le festival officiel de Sidi Amor Bou Hadja qui inclut également une fantasia et une foire exposition. Aujourd’hui encore on attribue de nombreuses qualités à ce saint et en particulier des dons de guérison, le pouvoir de chasser les malfaisants et la réalisation de nombreux miracles.

Ce qui me plaît dans cette découverte lors de mon voyage c’est de voir que le tombeau du marabout représente spatialement un signe tangible du sacré populaire traditionnel existant depuis la fin du VIIIe siècle de l’hégire. Et depuis la mort des deux saints ces lieux sont le siège d’un pèlerinage. Apparemment les gens viennent pour s’imprégner de la baraka du saint. Prières et offrandes se mêlent ainsi à la fête. Mais depuis quand date le festival ? Je n’ai pas la réponse pour Sidi Ali Hattab mais pour Sidi Amor Bou Hadja, l’histoire est connue et racontée dans l’article d’Isabel Ruiz intitulé « Agir sur un événement et un lieu pour requalifier l’espace et la société locale : l’action du pouvoir politique tunisien sur le pèlerinage et la Qubba de Sidi Amor Bou Hadja ».

Après l’indépendance une fantasia est créée en l’honneur des cavaliers et des guerriers locaux. Dans les années 60 cette Fantasia est organisée au même moment que le pèlerinage qui attire beaucoup de monde de l’arrière pays. De la fin des années 60 jusqu’au début des années 90 se structure et se met en place le festival. 
Il semblerait donc que ces lieux de festival soient des lieux de rassemblement symboliques et que les espaces choisis bénéficient d’une légitimité à la fois populaire spontanée mais aussi historique et légendaire.

Je ne connais toujours pas deux après ce premier voyage les détails sur Sidi Ali Hattab.Maintenant que je vis ici je vais m'enquérir auprès de mes amis historiens tunisiens.

8 janv. 2010

Dora Bouchoucha une productrice à l'affiche


bfdd821c4e6acb0475e700ce59419e1b.jpgLa Productrice de  Nomadis Images est une femme tunisienne à connaître, car elle a un somptueux parcours de battante. Depuis 1992 elle s'est investie dans les projets cinématographiques en Tunisie.Dora est aussi connue comme une militante  qui cherche à imposer le cinéma du Sud sur la scène mondiale.
"Son credo : aider les jeunes réalisateurs de la région à améliorer leurs scénarios et à trouver des financements auprès des fonds d'aide européens, où elle dispose de précieux contacts, afin qu'ils puissent tourner dans les meilleures conditions. Elle leur fournit aussi des tuyaux pour qu'ils assurent la distribution de leurs films à travers les réseaux des festivals, des chaînes de télévision et des salles commerciales." extrait d'un article de Jeune afrique 2005
En 2008 dans le magazine Réalités elle avait  donné une interview dans laquelle elle exposait des objectifs clairs:
"Nous voulons que les JCC soient une vitrine de qualité pour la production africaine et arabe récente.
Nous avons également prévu des rencontres entre professionnels. Nous prévoyons un entretien entre deux grands réalisateurs du Sud et du Nord où chacun exposera son regard sur la réalité qui l’entoure, qu’elle soit culturelle, sociale, politique ou économique.
L’atelier de projets demeure également un élément phare des JCC. Une dizaine de projets sont en lice pour cinq bourses de développement de 10.000 Euros chacune. Elles sont offertes par des organismes comme le CNC français (Centre National de la Cinématographie), l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), Tv5 /Arte, l’IFC et d’autres. Nous avons aussi l’intention d‘organiser un « producers’ network » c’est-à-dire de mettre en contact des porteurs de projets de scénario avec des producteurs européens susceptibles de les co-produire."

 Je vous engage à visionner son intervention dans le cadre du Colloque Cinéma, Europe Monde/



Biographie professionnelle

Membre du Comité Pédagogique M.F.D.

Diplômée en Littérature anglaise, Dora Bouchoucha est productrice de cinéma depuis 1994.
Elle fonde Nomadis Images, sa société de production en 1995.
Elle a produit et coproduit de nombreux documentaires, courts et long-métrages de fiction tunisiens et étrangers.
Elle crée l’Atelier de Projets des Journées Cinématographiques de Carthage en 1992 qu’elle dirige depuis.
Elle a également mis sur pied les Ateliers SUD ECRITURE qu’elle dirige depuis 1997.

Dora Bouchoucha participe à de nombreux débats et à la réflexion sur le cinéma au sein de festivals internationaux où elle est régulièrement membre de jury  et a publié de nombreux articles et communications liés au sujet.
Elle est membre permanent du Comité de conseillers du Cinemart  de Rotterdam et membre de la Commission d’aide à la production de l’OIF. Elle est partenaire et responsable pédagogique du programme MFD (Meda Film Production).
Elle est consultante et membre du comité de sélection des films arabes et africains pour la Mostra de Venise 2008 et Présidente de la Commission d’Aide à la production, volet télévision et documentaire  de L’OIF.
Elle  dirigera la 22ème session des Journées Cinématographiques de Carthage en 2008

6 janv. 2010

Anniversaire à Tunis



région tunis.jpg
Matin de Décembre à Tunis
Une pluie grise et froide
Ouvre le bal
Des réjouissances hivernales


Mon cœur, ne bats pas la chamade
Au son de cette pluie parade
Qui rythme
Le cortège des saisons pales


Aujourd'hui  tu as rendez vous
Avec  ton destin  de Sagittaire
Toi la petite fille
C'est ton anniversaire


Revenue sur les rives  de Carthage
Tu savoures enfin le partage
D'un hiver sans glace
Et sans peur


Tu te délectes de ces petits riens
Qui sont la clé du bonheur
Le café crème du matin
Et son croissant,  douceur


Tu  as la tête plein de rêves
Qui portent le nom  d'Orient
Accroché à tes lèvres
Un air de violon


Quand retentit le chant du Muezzin
Assise dans ta cuisine
Tu sais que tu as quitté Montréal
Et son hiver fatal


Et d'un bel  éclat de rire
Tu commences la journée
Riche de savourer
Que tu évites le pire
Les larmes et l'angoisse
Des anniversaires chagrins
Dans un pays qui n'était pas le tien


Aujourd'hui c'est ton anniversaire
Tu le fêtes à Tunis
Ton cœur est léger malgré  les années
Il revit à Tunis


Cet ancien cœur chagrin
A repris des couleurs
Au soleil de ta voix
Qui dit... Je viens


Et telle une demoiselle
Tu te précipites sur ton miroir
Et tu te pares
De mires et d'encens pour le recevoir


Tu n'es plus une gazelle
Mais ton âme a quinze ans
La journée sera belle
Et l'amour sera grand...

Poème écrit le 2 décembre 2009 avant 8h en regardant de ma fenêtre la pluie fine envahir la rue Hedi Nouira Cité Ennasr non loin de la Mosquée

4 janv. 2010

Intime et inspirante Hammamet

0802662065566b95f2a12668e3afad75.jpg Dans la belle cité d'Hammamet à l'intérieur de la Medina, mon amie Monique, une femme d'affaire française, une femme exceptionnelle, m'a fait connaître la Galerie Dar Biba, une boutique, galerie et musée, avec une terrasse qui donne sur les cimetières au bord de la mer qui jouxte la Medina. Cette maison ancestrale possède une porte fabuleuse que l'on retrouve souvent sur les sites des voyageurs ayant fréquenté la Medina. Dans cette galerie sont exposées des toiles orientalistes et aussi  des costumes féminins magnifiques rebrodés de fils d'or.
Hier soir, nous avions la grande chance de voir un de ses costumes porté par Amel qui se rendait à la soirée réservée aux femmes lors du mariage traditionnel tunisien. Maquillée comme il se doit, elle avait revêtu le caftan porté ceinturé sur une jupe, elle même porté au dessus de pantalons courts en broderies blanches délicates et magnifiques.b2899b844246296fa6c46577213f42d9.jpg
Deux heures auparavant nous avions assisté aux préparatifs d'une mariée qui se faisait maquiller peu de temps avant la cérémonie et elle nous laissa la prendre en photo dans ses beaux atours. Un moment magique et intime que peu de touristes ont l'occasion de réaliser. Il faut habiter à Hammamet pour avoir l'opportunité de saisir la vraie vie tunisienne et sans Monique, installée ici depuis plus de trois ans, vous ne verriez certainement pas cette photo prise sur le vif!
86bac2f1dfb58679e64f1cd7c1ad8e33.jpgAgrémentée d'une température idéale en ce 16 août... cette nuit aux parfums entêtants du jasmin hammamétois nous a porté des ruelles de la Medina vers le jardin de Chez Achour, un restaurant bien connu, où, Monique et moi, avons pris un sorbet au citron, et une coupelle de fruits aux belles couleurs typiques de la méditerranées avec ses melons et pastèques...tout en devisant avec les voisins de table... Sous les arbres touffus de la cour terrasse du restaurant le temps passe...sans  nous en apercevoir. et nous avons fini la soirée à l'intérieur de la Forteresse d'Hammamet, au Café sidi Bouhid, lieu magique  appelé du nom du Saint Patron de la ville. Nous avons clos notre voyage en buvant le thé vert au pignon, une spécialité appréciée par tous. C'est de ce lieu patrimonial, au moment de la fermeture vers une heure 30 du matin,d0799b806ac406b93ee2727c20ecfcf5.jpg que nous sommes rentrées à la demeure de Monique à l'entrée d'Hammamet.
Cette ville, dont ne mom Hammamet (pluriel de Hammam) tire son origine des thermes présents dans la ville romaine initiale, baptisée alors Putput. C'est le géographe arabre IDRISSI qui mentionne ce toponyme Hammamet dans son livre de géographie de 1152 il crit : « Au cap d'El Hammamat se trouve un château édifié sur un promontoire qui e232f830016ffa388af116a9c47cca21.gifs'avance dans la mer à environ un mille. »
Cette ville d'Hammamet a fait sa réputation dans les années 20 grâce à la présence d'une communauté d'artiste qui lui donne son sôté cosmopolite et sa légèreté de mode de vie... C'est le peintre Paul Klee qui lui attribuera le premier en 1914 le qualificatif de prestigieuse! On attribue àce peintre et philosophe la célèbre phrase "L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible" qu'il aurait prononcé à Hammamet. et dans les années 20 et 30, deux couples de richissimes étrangers vont s'installer à Hammamet et y faire construire de somptueuses demeures dont le Dar Sabastian du nom de son propriétaire un roumain Georgiu Sebastion et sa femme américaine ainsi que les Henson (Jean et Violet). La réputation de la ville attirera les grands noms de la littérature à partir de ce moment, ainsi André Gide ou Montherlant en font partie, Giacometti et Cocteau furent aussi des habitués d'Hammamet. Les hommes politiques y sont venus comme winston churchill et certains s'y sont installés Betino Craxi, par exemple. Depuis les années 80 le tourisme de masse a touché la ville et une association de sauvagarde s'est constituée en 2000 pour contribuer à l'aide de projets concrets à réhabiliter la ville après les abus commis...Au café de la plage, Karim nous a appris que des Eucalyptus plusieurs fois centenaires auraient été arrachés il y a une quinzaine d'années dans la frénésie de modernité etde la pression touristique. actuellement les sensibbilités changent et il semblerait qu'un tel projet ne serait plus admissible et il faut s'en féliciter!
 1a8cd2443147ed57af21fa6f12a79045.jpg
Pour finir un bouquet de lectures sur Hammamet :
Hammamet au pays du Jasmin 
La Medina d'Hammamet guide du routard 


LE BLOG D'UNE FEMME VOYAGEUSE POÈTE ET PHOTOGRAPHE 

3 janv. 2010

Les Belles de Mahdia


 6c7cd911e0c5bbf45459161e441f9a38.jpg
8e72a0f91367fd7ea4f3ee565ad9fa57.jpgDans la belle ville historique de Mahdia, première capitale de la dynastie des califes fatimides, qui fut par la suite  abandonnée au profit du Caire, se perpétue la tradition du tissage  pour les costumes traditionnels dont l'un des plus grands usages dans la moderne Tunisie est la somptueuse robe de mariée.
C'est dans cette ancienne capitale que j'ai découvert en pleine Medina la boutique de Karim Arous qui tisse à la main la Soidd23f2b5a2ad6b062bb34331bc97be34.jpge naturelle dans des couleurs chatoyantes. je n'ai pu résister à l'envie de lui acheter une écharpe somptueuse dans ce corail et or si  séduisant sur les Brunes et les peaux bronzées par le soleil tunisien. a0d4cb566dfb7d53f335c56f90188271.jpgCes costumes rebrodés de fils d'or continuent d'être fabriqués par queques 250 artisans répartis en 30080d6ab5bc59a7050788e45538ee7fc6.jpg ateliers épaulés par près de 900 atisanes brodeuses.
ffefea559c8bdef3e2fc06108f0b9236.jpgOn pénètre dans la vieille ville par la Skifa El Kahla , « le porche obscur ». Cette gigantesque porte, que l'on appelle aussi Zouila, est une véritable pièce de fortification construite le départ des Espagnols, en 1554, avec des restes de l’ancienne porte érigée au Xe siècle par le Mahdi.
En déambulant dans les petites rues on aboutit à une place plantées d'arbres touffus etf9a9ed827d0be99abe83dad073ddba6b.jpg abritant  deux cafés. La place du Caire possède un charme irrésistible. Notre ami Tarek, lors de notre passage à l'ombre de la petite Mosquée était parti suivre la prière. Le Muezzin venait d'appele à la prière et toute la place résonnait de cette voix forte et lancinante. Je frissonnai Une émotion palpable en cette nuit me parcourait le corps, les sens aiguisés par la voix, la couceur humide et chaude de l'air et la beauté saisissante du lieu.0672cee7bb0d91328461cd2f2212d7bd.jpg
Nous dirigeant vers le Bordj. grande forteresse surplombant la mer, nous e07a7bdbb77827dc10a3a881d995cad5.jpgempruntons la route qui longe ensuite le rivage et nous découvrons le Bordj El Kébir qui est une kasba édifiée à la fin du XVIe siècle et réaménagée au XVIIIe. Lui fait face le cimetière marin que j'ai à peine discerné dans la nuit noire, mais que je me suis promis de visiter lors de ma seconde visite dans quelques mois, car il est certain que je vais y retourner avant que le tourisme de masse ne vienne tout abimer. Pour l'instant le tourisme est cantonné à la nouvelle zone touristique établie depuis à peine dix ans. La ville est relativement protégée de la horde touristique internationale. Toutefois les Russes ont envahi les hôtels de cette zone, ravis de la chaleur et de la magnifique plage de sable gris. Les belles de Mahdia ne sont pas les touristes fort dénudées et qui ont oublié qu'elles étaient dans un pays musulman, n'hésitant pas à porter des strings et à faire bronzer leurs seins nus. Non les Belles de Mahdia ce sont les filles de cette région réputées pour leur beauté, comme me le faisait remarquer ma copine Rahdia.
d0f57e23e4b5d8b1c205ff8f3508c630.jpgOn ne peut quitter la vlle sans admirer le port qui fut creusé dans le rocher au Xe siècle: "la porte de la mer en est l'unique vestige visible depuis la route, mais en suivant la piste qui traverse le cimetière marin, on pourra examiner de plus près les vestiges de ce port d'un autre temps. Des femmes viennent ici laver les peaux et quelques barques de couleur apportent une touche de vie à ce paysage bien nostalgique". Il nefaut pas oublier que le port de Mahdia est un des premiers ports de pêche tunisiens; il a pour caractéristique d'être merveilleusement bien situé à l'extrémité du Cap Afrique, cette presqu'Île d'I,5 km de long sur 500 m de large.

2 janv. 2010

Natacha Koupcha, une DW russe de Tunisie

Natacha2.jpgLa Présidente de la Diaspora russe en Tunisie est une Distinctive Woman accomplie. J'ai eu la chance de la rencontrer récemment, chez elle dans la banlieue nord de Tunis. Et je peux vous dire que c'est un personnage au parcours de vie impressionant ...de ces femmes au tempérament énergique qui surmontent les aléas de la vie et conserve un appétit de vivre, une joie communicative et une profondeur, qui en fait désirer être son amie.
Je l'ai connue dans le cadre d'un reportage pour la revue Dary Magazine et j'ai donc eu la grande chance de la voir dans son univers, son appartement de ville, son petit bijou... car non seulement Natacha est une femme très active, mais elle est également une femme de goût.
Arrivée de sa Russie natale depuis plus de vingt-cinq ans, elle a réussi à créer un lieu personnel emprunt de réminiscences russes et de contemporanéités tunisiennes. Son appartement a une dominante terriblement russe, le rouge cerise et la cuisine en plein centre de la maison, car tomotifs russes.JPGut s'y passe et tout tourne autour de la convivialité en Russie. Les thèmes et motifs fleuris sont aussi une constante...Un leitmotiv de coquelicots et de roses agrémentent cet appartement si personnel. Je vous laisse la surprise de voir le reportage réalisé, ce jour là, dans le Dary Magazine n°4. Moi je veux vous parler de la femme et de la communauté qu'elle représente en Tunisie. Outre qu'elle soit parfaitement intégrée ici, parlant remarquablement bien le Tunisien, Natacha est parfaitement polyglotte, jonglant avec les langues avec aisance... Elle est professeure à la Faculté des Lettres de La Manouba. Et elle est un guide professionnel reconnu auprès de l'ONTT (Office National du Tourisme Tunisien). C'est une femme d'une grande culture qui puise dans ses racines un goût certain pour l'art et l'histoire et dans son parcours de vie, une expérience qu'elle met aux services de tous ceux qui l'approchent. Bien sûr ses étudiants mais aussi tous ses visiteurs russes qui depuis quelques années raffolent de la culture tunisienne et se souviennent des liens intimes que la Tunisie entretient avec la Russie par le biais de sa diaspora et de la grande influence qu'elle a eu dans les arts de la Tunisie.
Roubtzoff_femmesaufard.jpgCelles et ceux qui lisent ce blog depuis plus de deux ans se souviennent de mon intérêt pour l'art russe en Tunisie et savent combien le peintre Roubtzoff me passionne. Alors rencontrer une grande dame russe en Tunisie et qui plus est la Présidente de la Diaspora russe en Tunisie est un grand bonheur.
Peu de Français et encore moins de Canadiens connaissent cette histoire et c'est pourquoi, non seulement Natacha peut en parler avec passion mais aussi a écrit des guides culturels de la Tunisie en russe. Elle connait cette histoire partagée russo-tunisienne et en est la synthèse la plus réussie.
Mon ami Habib Kazdghli spécialiste des communautés de l'histoire de la Tunisie moderne et contemporaine, m'avait éclairé sur le sujet en m'offrant son recueil. Ainsi je le cite: "Cette communauté de réfugiés russes arrive à Bizerte en 1920. Elle est formée de marins de la flotte de la Mer Noire, ainsi que de leurs familles. De ce groupe estimé à 5000 personnes en 1920, il ne reste, à partir de 1925, qu'une petite communauté de 800 âmes, concentrée principalement à Tunis et à Bizerte".
selon Wikipedia : "Alexandre Roubtzoff, né le 24 janvier 1884 à Saint-Pétersbourg et décédé le 26 novembre 1949 à Tunis, est un peintre russe, naturalisé français en 1924, ayant essentiellement travaillé en Tunisie.
Élève d'Ivan Zionglinski et de Dmitry Kardovsky, lauréat de l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg (six grands prix), proche de la cour impériale des Romanov, il se consacre à la peintre d'intérieur jusqu'en 1914. Débarqué à Tunis le 1er avril 1914, Il expose au premier salon tunisien d'après-guerre puis à Londres (galerie Goupil) et à Paris (galerie Manuel et salon des indépendants de 1930).
Décédé à Tunis le 26 novembre 1949, il est inhumé au cimetière du Borgel à Tunis."
On peut donc en déduire que deux types de réfugiés ont formé la communauté Russe des années 20 à 56, les Anciens Russes Blancs des aristocrates et les marins coinçés. En tous les cas, les liens ne se sont pas arrêtés à la Grande Histoire, la petite histoire celle des gens ordinaires a pris le relais et je me souviens qu'une des soeurs de ma grand-mère des Palazzolo de Beja et Tunis avait eu un mari qu'elle adorait et dont elle était veuve un militaire russe, un Wolf...probablement un de ces marins de la flotte de la mer noire!
Plus récemment les liens se sont resserrés avec des mariages entre hommes tunisiens et femmes russes...l'une d'entre elle était Natacha, également veuve depuis.
Les français de Tunisie dont je suis un "vestige" ont écrit sur la diaspora des Aristocrates comme Etienne Burnet (1873-1960), médecin à la tête de l'Institut Pasteur de Tunis, qui a romancé l'histoire en écrivant Loin des icônes.
Or comme le Web est une source inépuisable de renseignements je vous invite à lire aussi... L'âme russe vue par un Français de Tunisie
Et si vous vous intéressez aux communautés en Tunisie, lire l'article d'Africultures Tunisie, des souvenirs en partage de Alessio Loreti
Et moi, je me promets de revoir Natacha pour en savoir plus sur la communauté d'Aujourd'hui et sur le "melting pot" en Tunisie et pour lui proposer de faire des soirées culturelles ensemble...et pourquoi pas organiser des conférences et ateliers ensemble.

1 janv. 2010

La Ghriba à Djerba


La Ghriba est une très, très ancienne synagogue qui brille de mille feux sous le beau soleil torride de Djerba. Son bleu est plus bleu que la Méditerranée, ses ors sont des trésors et l'air qu'on y respire est parfumé à la rose et au jasmin.


Yves Derai

Dans l’Ile de Djerba réside une merveille connue sous le nom de la Merveileuse. Il s’agit d’un lieu de culte, un des plus sacrés de l’Afrique du Nord : la synagogue de la Ghriba (كنيس الغريبة). Cette dernière est située dans le village d'Er-Riadh (anciennement Hara Sghrira ou Hara Kbira). Ce village est le plus ancien village juif de Djerba. Il se trouve à proximité de la localité de Houmt Souk. Chaque année au mois de mai, dans ce village a lieu un pèlerinage des Juifs de la planète, dont plus particulièrement ceux natifs de la Tunisie.


L’Ile de Djerba comptait vint synagogues réparties en trois villages dans les années 50 elle n’en compte plus qu’onze actuellement. La synagogue actuelle date des années 20 et serait reconstruite sur l’emplacement exact de la première synagogue. On sait que la précédente synagogue fut détruite au XVIe siècle pendant l’invasion espagnole.


La Grhiba reste la plus réputée et la plus vénérée des synagogues et maisons de prière qui fonctionnent encore dans les trois villages juifs de Djerba. Elle est également la plus célèbre parmi un certain nombre de synagogues portant le même nom et situées dans d'autres pays d'Afrique du Nord (notamment à Annaba). La renommée de la synagogue est basée sur les nombreuses traditions et croyances qui soulignent son ancienneté et son importance parmi les Juifs de Djerba et ceux des anciennes communautés juives de Tunisie et de la Libye voisine.


La première question que se pose le visiteur est la raison de l’emplacement de cette synagogue?


Selon la tradition orale, au moment de la destruction du Temple de Jerusalem, à la fin du VIe siècle avant JC, les gardiens du temple des Cohen (Cohanim) auraient apporté avec eux une pierre du Temple édifié par Salomon, alors que les autres juifs étaient massivement déportés à Babylone. Les Cohen, s’enfuyant par la mer, auraient atteint la célèbre ile des Lotophages (Djerba) et y auraient fondé la première synagogue.


Une autre version court en Tunisie : on dit que la synagogue aurait été érigée dans la première moitié du XIXe siècle à un endroit précédemment occupé par une jeune fille étrange, surnommée ghriba. Cette jeune fille n'était pas acceptée par les habitants de l'île. Elle restait l’étrangère et lors d’un grand feu, sa hutte aurait été entièrement détruite, tandis que son corps aurait été retrouvé intact. Les juifs de Djerba pensèrent alors que cette jeune fille était une sainte et décidèrent d'établir une synagogue sur l’emplacement de sa hutte.


Les deux légendes se télescopent pour donner une troisième variante, racontant que la fille était une réfugiée juive qui s'était sauvée de la terre d'Israël en apportant avec elle un rouleau de Torah et une pierre du temple de Jérusalem. Retrouvée morte d’épuisement, les premiers rabbins auraient érigé sur le lieu de son décès, une synagogue.


Dans les guides touristiques du XXe siècle, on affirme que la pierre incorporée à l'une des voûtes de la synagogue serait la pierre originale rapportée de Jérusalem, sans préciser par qui. Quant au rouleau de la Torah, on en trouve un à l’intérieur de la Synagogue considéré comme l’une des plus anciens du monde.



La deuxième question concerne la simplicité de la synagogue. Ce lieu si grandement vénéré est de dimension modeste et de facture dépouillée. Les spécialistes insistent sur le fait que la grande diffusion de la Diaspora n’a pas fait naitre un style spécifique et que les aléas de l’histoire ont conduit les communautés vers l’économie et la modestie des constructions.


Entrons dans cette synagogue : une lumière bleue baigne l’intérieur de l’édifice sacré. Tous les murs sont décorés de faïences aux motifs bleus et toutes les colonnes qui soutiennent les voutes sont peintes en bleu. L’intérieur est fonctionnel, composé de deux salles couvertes dont la première est une ancienne cour qui a été transformée en lui ajoutant un toit, On y voit trois voutes qui relient les deux salles. L’usage de ces salles est principalement la prière.


A l’extrémité occidentale de la salle de prière principale est placée la Téva qui sert pour la lecture de la Torah. Autour la Téva, sont regroupés des bancs sculptés. L’armoire de la Torah est fort imposante constituée de caissons et de colonnades. Une niche en-dessous de l'arche sainte indique l'endroit où le corps de la jeune fille de la tradition aurait été trouvé : on le connaît comme « la caverne de la fille ».


Dans la tradition juive, la lumière est un symbole toujours présent. Cette lumière signifie la lumière spirituelle émanant de la Torah. On observe d’ailleurs, le grand nombre de fenêtres quand on visite la synagogue. Il est dit que le pèlerin juif doit toujours prier en n’oubliant pas d’avoir les yeux ouverts sur le monde. Si le chiffre consacré est douze, comme les douze tribus d’Israël, dans la Ghriba, les fenêtres ici dépassent ce nombre à la suite des multiples transformations au cours du XIXe et XXe siècles. Cette lumière éternelle est tangible par la présence de candélabres supportant des bougies toujours allumés et suspendues devant l’Arche. On remarque brillants sur les murs, les dons faits en or et argent, sorte d’ex-voto, en fonction de la richesse du pèlerin. Enfin, l'atmosphère religieuse y est entretenue par les lampes à huile et les chants psalmodiés.


Hormis l’édifice principal, des bâtiments adjacents servent de logement aux pèlerins, les plus anciens ayant été érigés à la fin du XIXe siècle et ayant été suivis d'une deuxième structure établie au début des années 1950. L’ensemble des bâtiments est peint en blanc et toutes les ouvertures, fenêtres et portes, les surface planes comme les grillages sont peints en bleu.


Comme d'autres synagogues de Djerba, la Ghriba est située à proximité d'un cimetière juif antique que visitent les pèlerins venus par milliers. Les revenus de ce pèlerinage sont reversés aux anciens du village, ainsi qu'aux étudiants locaux de la Torah.


Le pèlerinage inclut une visite à la synagogue, l'aumône, des prières et la participation à l'un des deux cortèges qui ont lieu pendant les deux derniers jours du pèlerinage. C’est durant ce pèlerinage que les touristes sont les plus nombreux et que la Ghriba, lieu de culte est aussi célébré comme un lieu de mémoire et d’identité fortes. Un lieu de tourisme culturel, sans aucun doute!Texte écrit en octobre 2009 par mes soins et publié ce jour