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14 juil. 2010

Du journal en ligne Leaders: La Tunisienne Malika Zeghal nommée Professeur à Harvard


La Tunisienne Malika Zeghal nommée Professeur à Harvard L’universitaire tunisienne Malika Zeghal (44 ans) a été désignée professeur des croyances et pratiques de l’Islam contemporain à l’Université de Harvard aux Etats-Unis, dans le cadre du programme d’études islamiques soutenu par le Prince Al Waleed Ibn Talel. Diplômée de l’Ecole Normale Supérieure (rue d’Ulm, Paris, 1987-91) et titulaire d’un doctorat en sciences politiques (Institut d’Etudes Politiques, Paris, 1994), elle avait entamé ses recherches post-doctorantes en 1995 aux Etats-Unis à l’Université de New York (Kevorkian Center for Near Eastern Studies) avant de revenir en France rejoindre pendant dix ans, le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS - 1995 à 2005).

Malika Zeghal retournera en 2005 aux Etats-Unis à la demande de l’Université de Chicago (Divinity School) en qualité de  professeur associée en anthropologie et sociologie de la religion. Harvard la sollicitera pour faire partie du Département des études et civilisations du Proche Orient et siéger au comité des études sur la religion. «Le Professeur Zeghal, déclare Diana Sorensen, la doyenne pour les arts et les humanités à Harvard, a gagné par ses travaux et recherches, la confiance des acteurs de la religion islamique au sujet desquels elle avait écrit ses livres. Son approche anthropologique, fondée sur des interviews, son travail d’enquête et d’observation sur le terrain et sa reconstruction du parcours des principaux acteurs du monde arabe confèrent à son œuvre un pouvoir remarquable. Excellente enseignante et chercheur à Chicago, elle sera pour nous tous d’un grande apport à Harvard.»
Auteur de nombreuses publication et deux ouvrages de référence, Malika Zeghal a centré ses recherches sur les relations instables entre les Etats arabes, les institutions religieuses et les mouvements islamistes durant les cinquante dernières années. A partir de sa thèse de doctorat sur les leaders et les programmes de l’Université d’Al Azhar au Caire, elle démontre comment les ulémas ont regagné un rôle significatif dans la formulation du savoir religieux et de ses normes au cours de la dernière partie du XXème siècle. Son ouvrage intitulé « Les gardiens de l’Islam : Les Ouléma d’al-Azhar dans l’Egypte contemporaine » (Presses Universitaires de Sciences Po, 1996) fait autorité en la matière. Son deuxième ouvrage «  Les Islamistes marocains : Le Défi à la monarchie » (La Découverte, 2005), traduit en anglais a, également, connu un franc succès.
La consécration d'un brillant parcours
Inspirée par son éducation en Tunisie où elle a été le témoin d’un islam modéré et tolérant et issue d’une famille qui a donné à notre pays de grandes figures qui se sont illustrées dans les domaines du savoir et de la politique tels son père, le Dr Mohamed Zeghal, l’un des pionniers de l’ophtalmologie, ses cousins, le sociologue Abdelakder Zeghal, le statisticien Hassine Zeghal ou  le militant Hamed Zeghal, ancien secrétaire général de l’UGET et Secrétaire d’Etat, Malika Zeghal a été attentive pendant  ses études universitaires à l'évolution des convictions et des pratiques religieuses et y a consacré des recherches très appréciées dans les différentes sphères. Elle est reconnue aujourd’hui comme l’une des meilleures spécialistes en la matière. Sa désignation à Harvard, l'une des plus grandes universités américaines et, certainement, la plus connue à l'étranger, constitue une belle consécration à son parcours brillant.
L’Université de Harvard accorde depuis plus d’un siècle, un intérêt particulier à l’histoire de l’Empire Ottoman, à la langue arabe, aux études islamiques et à l’analyse de l’évolution de la communauté musulmane de par le monde. Grâce à un don généreux du Prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Alsaud en 2005 elle a pu développer ses enseignements et recherches dans ces domaines. Le programme d’études qui porte le nom du Prince vise à accroître la capacité de Harvard à promouvoir la paix, encourager une meilleure connaissance et une plus grande compréhension de la tradition islamique et, enfin, contribuer  aux études des religions de par le monde. Pour Alwaleed, cette initiative constitue un pont additionnel entre l’Est et l’Ouest pour combler le gap existant et montrer la richesse de l’Islam et la diversité de sa culture.

Le blog des paresseuses un blog à connaitre!

Et oui demain comme plusieurs de mes amies Distinctive Women de Tunisie...je pars au  bord de la mer...aussi je vous convie à lire les judicieux conseils de nos amies françaises qui paressent avec "classe" par plus de 30 degrés.
Alors si vous comme moi vous aimez ce style, n"hésitez pas à les lire et les recommander...

Cagna
 

Pas facile de rester divine et désirable quand il fait trente degrés à l’ombre. Si je n’ai pas envie de passer l’été sous un sombrero à bougonner « Que calor ! », je suis ces quelques astuces pour donner l’image d’une fille toujours fraîche :

Je m’habille d’une robe ou d’un pantalon amples et légers plutôt que de vêtements collants. Les matières naturelles sont toujours les plus agréables à porter comme le coton, le lin, le bambou, la soie.

Un fluide visage mat qui absorbe le sébum et empêche le teint de briller est à ranger au rayon des indispensables. Idem pour le maquillage qui résiste à l’eau et le spray qui rend les cheveux souples et brillants toute la journée.

Je fais l’impasse sur le parfum, qui risque de virer au soleil. En revanche je n’hésite pas à me tartiner le corps d’une crème pour le corps qui sent divinement bon.

Plutôt que de m’enfermer dans la cuisine, je joue les maîtresses de maison super-relax avec un barbecue ou un pique-nique dehors, et j’invite tout le monde à mettre la main à la pâte. 

J’invente des granités colorés avec tous les fruits et les légumes de l’été. La centrifugeuse n’est pas un accessoire sexy en soi. Mais quand je la mets à contribution pour obtenir un jus détox aux couleurs pimpantes…
  
Je fais des siestes. Seule ou à deux, la sieste revitalise, et, l’été, c’est l’instant complice par excellence.  


Ma (mini) liste de survie 

• Des tissus infroissables (avec du polyester par exemple) qui peuvent me sauver la vie (si j’ai passé le déjeuner à transpirer sur ma chaise, mettons). 
• Un brumisateur avec lequel je me vaporise à tous bouts de champs pour me rafraîchir. 
• La mythique Huile Prodigieuse de Nuxe, qui se vaporise partout sur le corps et les cheveux pour nourrir et hydrater, et existe aussi en version « Or » : un fluide doré gorgé de paillettes pour se faire un décolleté ou des gambettes dignes de Jennifer Lopez. 
• Du gloss pour me faire une bouche caliente. 
• Et plein plein plein de glaçons pour faire des cocktails à la ronde.

13 juil. 2010

Le Stress des Business Women tunisiennes par la Distinguée Emna Ben Jemâa

Je viens de lire une très belle enquête d'une journaliste du magazine Réalités qui parle du Stress de Business Women tunisienne: il s'agit d'Emna Ben Jemâa.
Cette dernière est une personnalité du Web tunisien. Elle fait partie des Distinctive Women qui s'illustrent dans leur vie professionnelle par leur talent et le sérieux. C'est aussi une femme dynamique qui s'intéresse aux arts et à la culture en Tunisie, elle co administre la page FaceBook Arts et Cultures en Tunisie
Je vous recommande de lire cette enquête...


au plaisir de vous retrouver!

 

FemmeActive Le stress des femmes chefs d’entreprises
Prouesse et haute voltige


La femme, même si elle bénéficie d’un statut privilégié en Tunisie, est souvent celle qui s’occupe de toutes les affaires de la famille : enfants, déjeuner, courses, ménages… Que faire si elle décide en plus d’être une femme «très» active ?
Jongler entre vie professionnelle et familiale avec la préoccupation d’être toujours au top, c’est le défi que se lancent beaucoup de femmes tunisiennes. Entre le stress et l’adrénaline de certaines… comment font les femmes chefs d’entreprises pour s’en sortir au quotidien ?
De nos jours, rares sont les femmes qui affichent encore le statut de femme au foyer. La nouvelle génération est constituée principalement de femmes actives. La société s’est développée, modernisée, changée … et, travailler pour la femme est devenu un impératif de couple pour qu’ils puissent s’en sortir financièrement.
Même si elles ne se plaignent pas souvent, elles sont souvent sur leurs nerfs. On le voit et on le ressent au quotidien, pendant les embouteillages, en faisant les courses ou même au téléphone…Un rien les exaspère. Elles sont épanouies en apparence sauf que, pour certaines, un vrai volcan est sur le point d’exploser.
Leurs journées commencent à 6h du matin et …ne se terminent presque jamais pour les plus actives.

Quand la femme devient une «wonderwoman»
D’autres (voir encadrés) le font par choix, parce qu’elles ne supportent l’inactivité. Conscientes de l’importance du travail pour l’épanouissement de la personne, elles travaillent sans relâche pour participer à un avenir meilleur, pour pouvoir créer une famille et pouvoir réaliser leurs ambitions.
Ce qui a du mal à changer par contre c’est le partage des responsabilités et des tâches au sein du couple ; et c’est ainsi qu’on se retrouve avec des femmes qui assurent ce que faisaient leurs mamans à longueur de journées à la maison tout en passant leurs journées dehors, à assurer une vie professionnelle où elles se distinguent.
Pourquoi se fatiguent-elles autant? Amel Djait Belkaid, journaliste et fondateur du site « mille et une Tunisie » (un guide doublé d'un webmagazine dédié au tourisme alternatif) explique : «J'aime les challenges et les défis. Pour me sentir vivante, j'ai besoin d'être en mouvement avec cinquante choses à faire. Je pense aussi que chacun a un rôle à jouer et un destin à construire… J'aime ma vie, elle me correspond parfaitement ».

Stresser pour assurer
Le manque de reconnaissance des efforts accomplis et le manque d’autonomie sont les facteurs qui sembleraient stresser le plus les femmes selon des études effectuées en France ; ce n’est pas du tout le cas des femmes chefs d’entreprises rencontrées.
Elles ont des postes de responsabilités et n’ont pas du tout besoin de la reconnaissance des autres pour se sentir accomplies. Elles sont respectées et ont su s’imposer ; mais c’est le fait de pouvoir tout assurer qui les stresse.
Naouel est une jeune maman qui a la trentaine, elle a du mal à trouver le temps de se reposer. «Je suis stressée et je n’en peux plus ; je dois gérer travail, enfants, mari, femme de ménage, imprévus de la vie... Nous sommes des combattantes, et nous devons toujours rester de bonne humeur, pimpantes et rayonnantes».
 Karima a 45 ans et gère une entreprise de textile. Elle se sent sous tension depuis son réveil : «Je l’avoue rarement mais c’est la peur de ne pas réussir. Je n’arrive pas à l’expliquer mais j’ai une peur bleue de l’échec…comme si c’était une question de vie ou de mort. Peur aussi d’être une mauvaise mère pour mes enfants, peur de ne pas réussir ma vie privée. Et en même temps je pense que c’est ce stress qui fait que je réussis tout»
Est-ce que les femmes chefs d’entreprise célibataires seraient moins stressées ? A priori non!
Rim, responsable d’une agence de communication, pense que le fait d’être femme dans une société arabo-musulmane est source de stress : «Je dois passer mes journées avec des hommes, en essayant d’être moi-même, tout en veillant à ce qu’il n’y ait pas de malentendus. Veiller tard avec des hommes tout en faisant attention à ma réputation… finalement tout ce que je fais doit être calculé et étudié et au quotidien c’est stressant»
Celles qui s’en sortent le mieux avec leur stress sont celles finalement qui assument «Je suis femme et fière de l’être », explique Sana Ghenima, PDG de Sanabilmed.
Soufia Chadli, confrontée aux tentatives d’ «intimidation» d’un personnel composé d’hommes, a pensé abandonner avant de se ressaisir «Ils n'avaient jamais eu l'habitude d'être gérés par une femme et ont tout fait pour me dégoûter en me faisant les pires des choses. Il y a eu des périodes où je voulais tout lâcher mais il y avait au fond de moi une voix de quelqu'un qui était confiant, serein et sûr d'avoir le dessus.  Quand les sanctions ont commencé à tomber, que les huissiers de justice ont fait des constats et que deux ouvriers ont été licenciés, le reste de l'équipe  s’est complètement calmé et tout se passe bien maintenant».

Dompter son stress et le dépasser
«Je danse, golfe, jardine, dort, voyage, rêvasse...Tous les moyens sont bons pour évacuer le trop-plein de stress. La mer est probablement le meilleur anti-stress que je connaisse», dévoile Amal Djait Belkaid, qui est toujours au top de sa forme, aussi bien au travail que dans les cérémonies familiales.
Il n y a pas en fait de recette miracle, le stress s’invite sans que personne ne veuille de lui ; dans ce cas, autant en prendre conscience et essayer de trouver des moyens pour ne pas le laisser pourrir sa vie.
Maux de tête, sommeil agité, courbatures au dos, anxiété, crise de larmes sans raisons,…toutes les femmes connaissent ces abominables manifestations de stress.
Quand une femme décide d’avoir des postes de responsabilité en jonglant avec une vie familiale, difficile de ne pas avoir un de ses signes…à moins d’en prendre conscience et de tout faire pour ne pas succomber.
Avoir une autre vie en parallèle à sa vie professionnelle est important pour pouvoir passer à autre chose et oublier. Massage, lecture, promenade, … se construire un autre univers loin du monde professionnel et même familial est primordial pour ne pas se sentir tout le temps sous tension.
Pour Soufia Chadli, tout est question de gestion de temps, «prévoir ce qu’on doit faire au travail, organiser ses responsabilités et taches familiales et prévoir surtout ses moments d’ « évasion » avec ses amis ou autour d’activités culturelles et artistiques». Il faut également «prendre conscience qu’on n’est pas une wonderwoman….et déléguer», ajoute Sana Ghenima. Il est en effet impossible de gérer toute une entreprise et une famille toute seule. Celles qui ne délèguent pas finissent au bout d’un certain temps par ne plus du tout pouvoir s’en sortir. On les reconnaît d’ailleurs à leur mine et leur état d’humeur. « Quand je me suis retrouvée à m’en dormir chez les gens, explique Karima, j’ai compris que je devais ré- envisager ma vie…ce n’était agréable ni pour mon mari ni pour mes amis»
Une bonne hygiène de vie est très importante. Les femmes rencontrées, qui sont chefs d’entreprise et qui réussissent très bien l’équilibre vie privée/professionnelle ont toutes un point commun : elles s’accordent le temps de «vivre» et faire autre chose en plus de leurs responsabilités de femme chef d’entreprise. A l’instar de Sonia Ben Nasr :  «J’ai des amis qui sont tous différents les uns des autres et on ne parle jamais travail quand on se retrouve. Je prends le temps de faire des pauses pour moi-même» l


témoignages : Ce qu’elles pensent du stress
Nous avons rencontré quatre femmes chefs d’entreprise. Toujours rayonnantes, elles sont indépendantes et réussissent ce qu’elles entreprennent.
Toutes mariées et mères, elles sont très actives professionnellement et jonglent parfaitement bien entre vie personnelle et professionnelle, tout en veillant sur l’éducation de leurs enfants.
Ces femmes sont le reflet d’une société tunisienne où la femme est consciente de sa valeur et se distingue sur tous les plans.
Thouraya Bouchamaoui Bouabdallah, Sonia Ben Nasr, Sana Ghenima et Soufia Chadli, de profils et de parcours différents, elles sont toutes sujettes au stress mais arrivent parfaitement à le gérer et à vivre avec.

Sana Ghenima, PDG de SANABILMED, Mariée, deux enfants
    «J’ai décidé d’être une femme normale et non une superwoman !»

J’ai une entreprise opérant dans l’édition numérique, le développement des contenus ludo-pédagogiques et le e-learning. Ma devise dans la vie c’est d’essayer de bien faire les choses : le futile et l’inutile ne font pas partie de mon existence. Je me donne à fond dans mon travail en gardant la tête levée pour essayer de tracer clairement une stratégie futuriste et tenant compte des mouvances des TIC et de l’économie mondiale en même temps. Je m’occupe bien de ma famille également et je consacre assez de temps au travail d’intérêt général associatif.
Mon problème n’est pas de chasser le grain de poussière au détriment du développement de mon entreprise, de l’épanouissement de mes collaborateurs, de l’éducation de mes enfants ou de l’équilibre de mon couple. Un classement dynamique s’opère au quotidien pour me dicter une organisation optimale compte tenu des priorités et de l’importance des choses à faire en 24h chrono ! Et d’autre part et à aucun moment de ma vie je n’ai essayé de ressembler ou de faire semblant d’être un homme : je suis femme et fière de l’être!
Ce qui me stresse le plus, c’est le risque de ne pas atteindre mes objectifs.  De ne pas servir au mieux une cause, un dossier, un client ou de ne pas satisfaire les exigences d’un projet : y compris le projet de ma vie personnelle, à savoir le succès de mes enfants et le bonheur avec mon mari. Je n’ai pas fait de coupure entre ma vie familiale et ma vie professionnelle ; c’est une même entité et je dois réussir en permanence cet équilibre instable en optimisant tout ce que j’ai à faire et en usant d’un capital de communication et de management important
Pour déstresser, je lis beaucoup et je chante avec mes amis et ma famille sans oublier les rencontres des amis de grandes valeurs humaines et intellectuelles.
J’ai décidé d’être une femme tout à fait normale et non une superwoman ! Ceci m’a permis d’avoir du recul par rapport à plein d’impératifs que je m’imposais alors que personne ne me les a demandés, sauf le modèle sociétal dans lequel je vis. A partir de ce moment j’ai commencé à sous-traiter ce que je peux déléguer aux autres aussi bien au niveau familial que professionnel : transport des enfants, plusieurs tâches ménagères, faire les courses etc et je me sens beaucoup mieux. Je suis entourée de gens magnifiques qui m’aident et avec qui j’ai développé un capital confiance très important et ce aussi bien au niveau de ma vie privée que professionnelle : mes collaborateurs, ma mère, mon mari, la nounou, le chauffeur, les amis et la famille. Je leurs rends ou paye des services et ils me le rendent bien, d’où équilibre et satisfaction.  Partant du fait que le parfait n’existe pas je me contente de l’optimum, et c’est magique parce que ça marche !


Soufia Chadli, Gérante d’un restaurant, Mariée, deux enfants
    «La vie d’une femme est ailleurs qu’à la maison»

Je me réveille tous les jours à 6h30. J’accompagne mon fils à 7h et retourne organiser la bonne marche de la maison (repas, machines, arrosage....). Une petite douche, une touche de maquillage et c’est parti.
Je commence par faire mes commandes dans la voiture et dès que j’arrive au restaurant c’est le défilé des fournisseurs,  inspecteurs, problèmes à résoudre, les réservations, …
A midi je passe à la gestion des clients ; là, malgré la fatigue, le stress et le manque de courtoisie de certains, il faut toujours être zen et souriante.  A 16h30 je fais mes comptes, je passe à la banque et je rentre chez moi. C’est là que je déjeune et que je me repose un peu.
A 18h je récupère mon fils au lycée, et ainsi de suite.
Je dois faire des prouesses pour concilier vie professionnelle et vie familiale et je me sens toujours tiraillée. J’ai commencé à travailler quand mes enfants étaient en 3ème et 4ème années primaire. Le travail m’a rendue épanouie et heureuse et j'ai repris confiance en moi.
Au début, c’était difficile de gérer un personnel (composé seulement d’hommes machos). J’ai pas mal de fois pensé à tout abandonner mais j’ai eu le soutien de mon mari qui me conseillait. Depuis j’ai appris à m’imposer et me faire respecter et tout le monde a compris que je ne me laisse pas marcher sur les pieds.
En parallèle à ma vie professionnelle et familiale, j’ai des amis qui constituent une bouffée d’oxygène : on sort danser, on fait des sorties nature, ...et je fais du théâtre. Ca   me déstresse et me fait oublier mes contraintes quotidiennes. Quand je me sens fatiguée je fais des cures de vitamines.
Pour tout mener à bien il faut aimer ce que l’on fait et être très organisée pour la gestion du travail et de la vie familiale. J’ai aussi quelqu'un qui m'aide à la maison, sans cela je n'y arriverai pas…. La vie d’une femme est ailleurs qu’a la maison à refaire tous les jours les mêmes choses.

Sonia Ben Nasr, Agent d’assurance, Mariée, trois enfants
    «Mieux vaut le stress de l’activité que le purgatoire de l’inactivité»
Je suis incapable d'être inactive, mieux vaut le stress de l'activité que le purgatoire de l'inactivité. Quand on est assureur, il faut avoir une bulle constamment avec soi, vu les propos agressifs qu'on entend tout les jours (voleurs, profiteurs, péché...). Il faut pouvoir supporter les humeurs des clients qui ne sont jamais contents et que je dois tout le temps rassurer (en plus de les assurer)
J’ai mon agence d’assurance et je suis libre de mon emploi du temps, sauf que je tombe souvent dans le stress de gestion de mon temps. Je m'engage sur plusieurs rendez-vous à droite et à gauche en oubliant de prendre en compte la circulation et les autres aléas du travail. Je passe beaucoup de temps à m'excuser de mes retards et ce qui n'arrange rien c'est l'étiquette de "pas ponctuelle" qu’on m'a collé et qui me stresse. Même quand je suis à l'heure on me dira "oh c'est bien tu n’es pas en retard"… ça me donne des boutons.
Ça m'angoisse à tel point que j'en arrive à vouloir changer de métier mais quel autre métier n'a pas les exigences des horaires. Je suis de celles qui pensent que la vie est trop courte et qu'il ne faut pas la prendre au sérieux, donc j'essaye de trouver un rythme qui me convient. J'accorde beaucoup de temps à mes passions (théâtre, sport, voyages, associations ...) dans lesquelles le stress n'a pas de place. J’ai, en plus, beaucoup d’amis avec lesquels je partage des moments de franche rigolade et c’est très important pour pouvoir passer à autre chose quand on est sous tension.


Thouraya Bouchamaoui Bouabdallah, Présidente du Conseil d’Administration, Mariée, trois enfants
    «Vouloir viser la perfection est stressant»
J’assure plusieurs fonctions en même temps, je dois être présente et régler un ensemble de problèmes avec le personnel, les médecins, les malades, …je touche pratiquement à tout.  J’ai une vie mondaine en parallèle et qui est assez importante aussi. J’essaie donc de gérer mon temps et mon rythme pour pouvoir conjuguer entre ma vie familiale et professionnelle.
J’aime travailler parce que, malgré la fatigue, c’est passionnant. C’est l’ «être humain » qui me stresse le plus, si on y ajoute le fait de vouloir viser la perfection ce n’est pas tous les jours évident.
Quand j’ai intégré la clinique « Ettaoufik » il y avait déjà une équipe bien installée et il est toujours difficile de changer la culture d’une entreprise. Il faut avoir une forte personnalité pour s’en sortir. Par ailleurs il faut pouvoir vivre avec ce stress et ne pas le montrer au travail.
Au début ça se manifestait par des maux de tête et le manque de sommeil. Maintenant quand je sors de la clinique j’essaie d’y laisser les problèmes pour pouvoir me consacrer à mes autres occupations. Je fais aussi des massages pour décompresser et éliminer certaines douleurs.
Il faut en fait être au top au travail et pouvoir enchainer sereinement sur toutes les autres responsabilités d’ordre professionnel et privé …tout en veillant à être présente aux cotés de ses amis et de la grande famille dans les événements important. C’est difficile au début, très stressant même, mais tant que j’arrive à gérer mon rythme à ma guise je peux tout assurer. Avoir un mari compréhensif est aussi important pour continuer à aller toujours de l’avant et travailler davantage.

Experts
L’avis du psy Najla Boukhris
«Un rôle valorisant»
De nos jours, la femme n'aspire pas seulement à travailler, mais également à progresser et évoluer que ce soit dans les tâches ou dans les responsabilités. Etre femme chef d'entreprise peut apporter à la femme une certaine estime de soi, une valorisation, un pouvoir, il peut aussi apporter son lot de stress qui peut venir de plusieurs facteurs, ceci dit je ne pense pas que le fait qu'elle soit femme influence directement. C’est surtout ce qui se passe à l'extérieur, la maison, la famille, le mari, les responsabilités...
Je pense que dans notre société, malgré une prise de conscience, une culture évolutive, une liberté et une égalité pratiquement dans la plupart des domaines... le rôle d'une femme pour un homme est essentiellement un rôle de maman, maitresse de maison et épouse dévouée. Une femme chef d'entreprise, c'est une femme qui aura beaucoup plus d'heures de boulot, beaucoup de stress, et ce que redoutent le plus les hommes c'est qu'elle soit aussi le chef à la maison.
L’homme tunisien, s'il accepte l'idée qu'une femme soit dévouée pour son travail, ambitieuse..., a du mal à accepter son absence ou son autorité. Bref, la femme doit travailler pour aider à subvenir aux besoins de la famille mais pas plus, qu'elle soit chef d'entreprise, médecin ou autre......