
Je l'ai connue dans le cadre d'un reportage pour la revue Dary Magazine et j'ai donc eu la grande chance de la voir dans son univers, son appartement de ville, son petit bijou... car non seulement Natacha est une femme très active, mais elle est également une femme de goût.
Arrivée de sa Russie natale depuis plus de vingt-cinq ans, elle a réussi à créer un lieu personnel emprunt de réminiscences russes et de contemporanéités tunisiennes. Son appartement a une dominante terriblement russe, le rouge cerise et la cuisine en plein centre de la maison, car to

Peu de Français et encore moins de Canadiens connaissent cette histoire et c'est pourquoi, non seulement Natacha peut en parler avec passion mais aussi a écrit des guides culturels de la Tunisie en russe. Elle connait cette histoire partagée russo-tunisienne et en est la synthèse la plus réussie.
Mon ami Habib Kazdghli spécialiste des communautés de l'histoire de la Tunisie moderne et contemporaine, m'avait éclairé sur le sujet en m'offrant son recueil. Ainsi je le cite: "Cette communauté de réfugiés russes arrive à Bizerte en 1920. Elle est formée de marins de la flotte de la Mer Noire, ainsi que de leurs familles. De ce groupe estimé à 5000 personnes en 1920, il ne reste, à partir de 1925, qu'une petite communauté de 800 âmes, concentrée principalement à Tunis et à Bizerte".
selon Wikipedia : "Alexandre Roubtzoff, né le 24 janvier 1884 à Saint-Pétersbourg et décédé le 26 novembre 1949 à Tunis, est un peintre russe, naturalisé français en 1924, ayant essentiellement travaillé en Tunisie.
Élève d'Ivan Zionglinski et de Dmitry Kardovsky, lauréat de l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg (six grands prix), proche de la cour impériale des Romanov, il se consacre à la peintre d'intérieur jusqu'en 1914. Débarqué à Tunis le 1er avril 1914, Il expose au premier salon tunisien d'après-guerre puis à Londres (galerie Goupil) et à Paris (galerie Manuel et salon des indépendants de 1930).
Décédé à Tunis le 26 novembre 1949, il est inhumé au cimetière du Borgel à Tunis."
On peut donc en déduire que deux types de réfugiés ont formé la communauté Russe des années 20 à 56, les Anciens Russes Blancs des aristocrates et les marins coinçés. En tous les cas, les liens ne se sont pas arrêtés à la Grande Histoire, la petite histoire celle des gens ordinaires a pris le relais et je me souviens qu'une des soeurs de ma grand-mère des Palazzolo de Beja et Tunis avait eu un mari qu'elle adorait et dont elle était veuve un militaire russe, un Wolf...probablement un de ces marins de la flotte de la mer noire!
Plus récemment les liens se sont resserrés avec des mariages entre hommes tunisiens et femmes russes...l'une d'entre elle était Natacha, également veuve depuis.
Les français de Tunisie dont je suis un "vestige" ont écrit sur la diaspora des Aristocrates comme Etienne Burnet (1873-1960), médecin à la tête de l'Institut Pasteur de Tunis, qui a romancé l'histoire en écrivant Loin des icônes.
Or comme le Web est une source inépuisable de renseignements je vous invite à lire aussi... L'âme russe vue par un Français de Tunisie
Et si vous vous intéressez aux communautés en Tunisie, lire l'article d'Africultures Tunisie, des souvenirs en partage de Alessio Loreti
Et moi, je me promets de revoir Natacha pour en savoir plus sur la communauté d'Aujourd'hui et sur le "melting pot" en Tunisie et pour lui proposer de faire des soirées culturelles ensemble...et pourquoi pas organiser des conférences et ateliers ensemble.
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